1. Introduction
Les élections sont la pierre angulaire des sociétés démocratiques. Elles permettent aux citoyens de choisir leurs dirigeants et d’orienter les politiques. L’importance des élections va au-delà du vote. Elles incarnent la représentation, la responsabilité et la légitimité, qui sont des éléments fondamentaux de la démocratie. Le processus électoral a évolué au fil des siècles. Il reflète la dynamique changeante des systèmes politiques et des valeurs sociétales. De l’Athènes antique aux États-nations modernes, l’histoire des élections témoigne de la quête de l’humanité pour une gouvernance équitable. Comprendre cette histoire permet de mieux comprendre les institutions démocratiques et les efforts déployés pour renforcer l’intégrité électorale.
En novembre 2024, les États-Unis organiseront leur élection présidentielle. Cette élection est cruciale, car elle déterminera l’orientation du pays pour les quatre prochaines années. Les candidats, leurs campagnes et les questions clés en jeu façonneront l’avenir de la nation. Dans cet article, nous nous concentrerons sur l’importance de l’élection présidentielle américaine de 2024 et sur son impact sur le pays.
2. L’élection présidentielle américaine de 2024
La 60e élection présidentielle des États-Unis aura lieu le 5 novembre 2024. Les citoyens de chaque État et du district de Columbia éliront un président et un vice-président qui dirigeront le pays pendant les quatre prochaines années. L’actuel président Joe Biden a de nouveau remporté l’investiture du Parti démocrate, mais a retiré sa candidature le 21 juillet sous la pression du parti suite à sa piètre performance lors du débat présidentiel de juillet. Avec cette décision, Joe Biden est entré dans l’histoire en devenant le premier président en 56 ans à ne pas se représenter. M. Biden avait décidé de soutenir la vice-présidente Kamala Harris tout en se retirant de la course à la présidence. Mme Harris est devenue la candidate officielle du parti le 5 août en atteignant le nombre requis de délégués et a préféré le gouverneur du Minnesota Tim Walz comme candidat à la vice-présidence.
D’autre part, l’ancien président Donald Trump, qui a perdu les élections de 2020 face à Joe Biden, se présentera à nouveau en tant que candidat du Parti républicain. Le processus d’investiture de M. Trump a été mouvementé. Fin mai, il a été reconnu coupable de falsification de documents commerciaux, devenant ainsi le premier président de l’histoire des États-Unis à être reconnu coupable d’un crime. À la mi-juillet, il a été victime d’une tentative d’assassinat en Pennsylvanie et a été blessé à l’oreille. Le 15 juillet, lors de la convention du parti, il est officiellement désigné comme candidat à la vice-présidence, aux côtés du sénateur de l’Ohio J.D. Vance. Trump refuse d’accepter sa défaite aux élections de 2020 et continue de prétendre que les élections ont été truquées, et continue de faire des déclarations similaires pour les élections de 2024.
2.1. Procédure électorale
2.1.1. Élections primaires et congrès des partis (janvier-juin 2024)
- Dans la course entre Donald Trump et Nikki Haley au sein du Parti républicain, Trump dispose d’une large avance.
- Au sein du Parti démocrate, le président sortant Joe Biden a remporté la majorité des délégués malgré le petit nombre de challengers. (Joe Biden a retiré sa candidature le 21 juillet sous la pression du parti suite à sa piètre performance lors du débat présidentiel de juillet. Lorsque Joe Biden s’est retiré de la course à la présidence, il a décidé de soutenir la vice-présidente Kamala Harris ; cette dernière est devenue la candidate officielle du parti le 5 août, atteignant ainsi le nombre de délégués requis).
- La première primaire a eu lieu dans l’Iowa le 15 janvier 2024.
- Le « Super Tuesday » a eu lieu le 5 mars 2024.
2.1.2. Congrès nationaux des partis
- Convention du Parti républicain : 15-18 juillet 2024 (Milwaukee, Wisconsin)
- Convention du Parti démocrate : 19-22 août 2024 (Chicago, Illinois)
2.1.3. Débats présidentiels (septembre-octobre 2024)
La Commission a prévu trois débats présidentiels :
- le 16 septembre 2024 (Texas State University)
- 1er octobre 2024 (Virginia State University)
- 9 octobre 2024 (Université de l’Utah)
Débat des candidats à la vice-présidence : 25 septembre 2024 (Lafayette College)
2.1.4. Élections générales
- Mardi 5 novembre 2024
- Environ 160 millions d’électeurs devraient voter.
- États critiques : Géorgie, Arizona, Nevada, Michigan, Pennsylvanie, Wisconsin
2.1.5. Vote du collège électoral
- 538 grands électeurs sont appelés à voter le 14 décembre 2024.
- Nombre minimum de voix nécessaires pour être élu président : 270
- Le nombre de grands électeurs de chaque État est égal au nombre total de représentants de cet État au Congrès.
2.1.6. Approbation du Congrès et cérémonie de prestation de serment
- 6 janvier 2025 : Le Congrès certifie les résultats de l’élection
- 20 janvier 2025 : Inauguration et transfert officiel de la présidence
- Lancement du premier plan de 100 jours du nouveau président
2.2. Allégations d’ingérence électorale
Les allégations de l’ancien président américain Trump concernant le trucage des élections de 2020 sont toujours à l’ordre du jour. Les experts mettent en garde contre de sérieuses tentatives d’obstruction du processus électoral. Selon le New York Times, le Parti républicain tente de restreindre le système de vote. Le parti rend également l’élection controversée en affirmant que les immigrés voteront. Les allégations répétées de Trump sur l’« ingérence électorale » et ses accusations contre Biden d’abuser du ministère de la Justice augmentent la tension politique.
D’autre part, les déclarations dictatoriales de Trump et ses projets d’utilisation de l’armée suscitent des inquiétudes. Son soutien au raid contre le Congrès et sa rhétorique d’abrogation de la Constitution renforcent les inquiétudes démocratiques. Le projet de l’équipe Trump de déployer plus de 100 000 volontaires pour les élections attire également l’attention. Les experts mettent en garde contre le risque d’ingérence de la Chine et de la Russie dans les élections par le biais de campagnes de désinformation. Cela soulève des questions sur l’avenir du processus démocratique américain.
2.3. Les poursuites et les accusations de Trump
Trump fait l’objet de quatre actes d’accusation différents et de 91 chefs d’accusation au total. Ces affaires seront évoquées lors de la campagne présidentielle de 2024. Le 30 mai, Trump a été reconnu coupable dans l’affaire « The People of the State of New York v. Donald J. Trump ». Il a été inculpé de 34 chefs d’accusation pour avoir falsifié des documents commerciaux liés à des paiements occultes à Stormy Daniels pour influencer l’élection de 2016. Trump est devenu le premier ancien président des États-Unis à être condamné pour un crime. Trump et de nombreux républicains ont accusé Joe Biden et le Parti démocrate d’avoir interféré dans l’élection sans preuve.
Trump a également été inculpé de 57 chefs d’accusation. Il doit répondre de quatre chefs d’accusation pour avoir tenté de perturber l’élection présidentielle de 2020 et avoir participé à l’attentat du 6 janvier au Capitole, ainsi que de dix chefs d’accusation pour avoir tenté de perturber les résultats de l’élection en Géorgie. Il a également été inculpé de 40 chefs d’accusation supplémentaires pour avoir dissimulé des documents classifiés et fait obstruction aux efforts déployés pour les récupérer. Le 9 mai 2023, Donald Trump a été reconnu responsable d’inconduite sexuelle dans l’affaire « E. Jean Carroll v. Donald J. Trump ». Il a été condamné à verser 88,3 millions de dollars de dommages et intérêts. En septembre 2023, Donald J. Trump a également été reconnu coupable de fraude financière et condamné à payer une amende de 457 millions de dollars. Cette décision fait actuellement l’objet d’un appel.
3. Sujets de la campagne
3.1. Droit à l’avortement
Il s’agira de la première élection présidentielle après deux décisions judiciaires importantes sur le droit à l’avortement. En 2022, dans l’affaire Dobbs, la Cour suprême des États-Unis a laissé aux États le soin de légiférer en matière d’avortement. Trois juges nommés par l’ancien président Donald Trump ont joué un rôle déterminant dans cette décision. En 2023, un juge fédéral a annulé l’approbation par la FDA du médicament mifépristone. Ces deux décisions ont été soutenues par des politiciens républicains. Alors que les démocrates considèrent l’accès à l’avortement comme un droit, les républicains sont favorables à une restriction de sa légalité. En avril 2023, la plupart des États contrôlés par les républicains auront interdit l’avortement. Selon la Kaiser Family Foundation, 15 États ont interdit l’avortement.
3.2. Sécurité des frontières et migration
La sécurité des frontières et l’immigration sont des questions clés pour les élections de 2024. Les sondages montrent que la majorité des gens veulent réduire l’immigration illégale. Certains s’inquiètent également du déclin de la « population blanche ». En 2023 et au début de 2024, le nombre de migrants en provenance du Mexique a augmenté, mais en juin 2024, les passages illégaux avaient diminué. Cette baisse a été attribuée aux sanctions prises par les autorités et aux restrictions imposées par Biden. En février 2024, M. Biden et le Congrès se sont mis d’accord sur une nouvelle loi. Cependant, Trump a critiqué ce projet de loi et a affirmé que le pays souffrirait de l’immigration.
Trump a déclaré qu’il augmenterait les déportations s’il était élu. Il a déclaré qu’il déploierait l’armée américaine à la frontière. Il fera également appel aux forces de l’ordre locales pour sécuriser la frontière. Il prévoit d’augmenter le budget des douanes et de la patrouille frontalière et d’achever la construction du mur à la frontière sud. Selon le New York Times, M. Trump a l’intention d’utiliser l’armée pour expulser 11 millions de personnes et détenir les immigrants illégaux dans des camps. Trump a intensifié sa rhétorique anti-immigrés pendant la campagne, en faisant des affirmations fausses et risquées telles qu’une « vague de criminalité immigrée ». Il a qualifié certains immigrés clandestins d’« êtres humains » et les a qualifiés d’« animaux ». Affirmant que les immigrés empoisonnent le sang du pays, la rhétorique de Trump a été comparée aux idées d’Hitler. Les commentaires de Trump sont violents et il continue à utiliser un langage qui cible les gens.
3.3. Le changement climatique
Le changement climatique est l’un des principaux sujets de débat de l’élection présidentielle de 2024. En 2023, les États-Unis ont établi un record de production de pétrole brut, dépassant les 13 millions de barils par jour sous Trump. La pandémie de COVID-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont affecté l’approvisionnement en énergie. La présidence Biden de 2021-2024 a été caractérisée par des crises énergétiques mondiales.
Trump minimise le changement climatique causé par l’homme et critique les politiques énergétiques. Il soutient l’exploration pétrolière sur les terres publiques avec le slogan « Drill, baby, drill ». Il promet des allègements fiscaux aux producteurs de pétrole, de gaz et de charbon. Trump prévoit de faire des États-Unis le pays où les coûts de l’énergie sont les plus bas. Il a également proposé d’annuler les projets de véhicules électriques et de quitter l’accord de Paris. Il souhaite revenir sur certaines parties de la loi sur la réduction de l’inflation de 2022.
3.4. Problèmes économiques
Les problèmes économiques sont la principale préoccupation des électeurs pour les élections de 2024. La forte inflation qui a débuté en 2021 a été causée par des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement mondiale et par la pandémie. Elle a été exacerbée par la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Pendant la pandémie, les mères qui travaillent ont connu de grandes difficultés. De nombreuses femmes ont dû quitter leur emploi pour s’occuper de leurs enfants. L’administration Biden a mis en place des crédits d’impôt pour les enfants et des aides aux familles pour remédier à ce problème.
La vision économique de Trump va dans une direction très différente. Il affirme que les réductions d’impôts pour les riches augmenteront l’emploi. Il propose des changements radicaux dans le commerce mondial. Il prévoit d’imposer une taxe de base de 10 % sur toutes les importations. Il veut imposer des droits de douane de 100 % sur les véhicules étrangers et de 60 % sur les produits chinois. Le « Trump Reciprocal Trade Act » vise à prendre des mesures de rétorsion à l’encontre des pays qui imposent des droits de douane aux États-Unis. Les économistes préviennent que ces politiques pourraient déboucher sur une guerre commerciale mondiale. Les politiques protectionnistes de Trump pourraient isoler les États-Unis de l’économie mondiale.
3.5. La démocratie
La démocratie est l’une des questions les plus importantes de l’élection présidentielle de 2024. Selon le dernier sondage AP-NORC, 62 % des Américains s’inquiètent de l’avenir du système démocratique. Les libéraux considèrent que les tendances autoritaires des conservateurs et leurs tentatives de modifier les résultats des élections de 2020 sont dangereuses. Les électeurs républicains, quant à eux, considèrent les quatre procès distincts intentés contre Trump et les tentatives de destitution comme une conspiration politique. Une majorité d’électeurs estime que le résultat des élections de 2024 déterminera l’avenir de la démocratie américaine.
La campagne de Trump a été critiquée par les médias pour avoir adopté une ligne de plus en plus autoritaire. Il prévoit de licencier des milliers de fonctionnaires des agences fédérales qu’il considère comme des « obstacles » et de les remplacer par ses partisans. Il veut étendre les pouvoirs présidentiels et renforcer le pouvoir de l’exécutif. Il veut apporter des changements radicaux à des agences essentielles telles que l’agence de renseignement, le département d’État et le ministère de la défense. Il qualifie de « grands patriotes » les auteurs du raid du 6 janvier contre le Congrès et promet de les gracier. Les déclarations de Trump laissant entrevoir la possibilité de violences s’il perd les élections soulèvent des inquiétudes quant aux institutions démocratiques.
3.6. Droits des LGBT
Les démocrates affirment que les politiciens conservateurs des États ont restreint les droits des LGBT et ont récemment ciblé les droits des transgenres en particulier. Le candidat républicain Trump, quant à lui, prévoit de modifier les politiques existantes concernant les personnes transgenres. Il a annoncé qu’il introduirait de nouvelles réglementations pour les salles de bains et les vestiaires utilisés par les élèves transgenres à l’école. Il a l’intention d’introduire une loi au niveau fédéral qui ne reconnaîtrait que deux genres. Affirmant que l’identité transgenre est fabriquée par la « gauche radicale », M. Trump veut sanctionner les enseignants qui abordent les questions transgenres en classe. Il a déjà tenté de mettre en œuvre des politiques similaires et de restreindre les droits des transgenres dans le titre IX et la loi sur les soins abordables (Affordable Care Act).
4. Les candidats
4.1. Parti démocrate
Le président actuel Joe Biden a annoncé sa candidature à la réélection en avril 2023 et a nommé Harris comme colistier à la vice-présidence. Les républicains ont intensifié leurs critiques à l’égard de Mme Harris. La faible cote de popularité de Joe Biden et son âge ont suscité des inquiétudes au sein du parti. Des personnalités démocrates telles que Carolyn Maloney, Tim Ryan et Joe Cunningham lui ont conseillé de ne pas se présenter. Les sondages d’opinion ont montré que l’âge de M. Biden était un problème majeur pour les électeurs. M. Biden, qui a accédé à la présidence à l’âge de 78 ans, aura 86 ans à la fin de son second mandat. Selon le sondage de la NBC, 70 % des Américains ne souhaitent pas qu’il se représente, dont 51 % des démocrates. Selon les données de FiveThirtyEight, son taux d’approbation se situe à 41 %. Toutefois, le succès des élections de mi-mandat de 2022 a renforcé la position de Joe Biden au sein du parti.
Marianne Williamson et Robert F. Kennedy Jr. ont annoncé leur candidature plus tôt que prévu. Mme Williamson avait déjà brigué l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2020. La campagne de Mme Williamson a connu des hauts et des bas. Kennedy s’est ensuite présenté en tant qu’indépendant. Dean Phillips et Jason Palmer se sont également lancés dans la course. Palmer, qui n’a connu le succès qu’aux Samoa américaines, a abandonné. Dean Phillips s’est retiré après sa défaite lors du Super Tuesday. Biden s’est retiré de la course en juillet 2024 après son débat controversé avec Trump et son diagnostic de COVID-19, et a annoncé son soutien à Harris. Cette dernière a reçu le soutien du parti et est devenue la nouvelle candidate démocrate, obtenant suffisamment de délégués en l’espace d’une journée. Ce développement inattendu a donné une nouvelle dimension à la course électorale.
4.2. Le parti républicain
Trump, qui a été élu président en 2016 et a perdu contre Biden en 2020, se présente à nouveau en 2024. S’il gagne, il sera le deuxième président à remporter un second mandat consécutif après Cleveland. Il annonce sa candidature à Mar-a-Lago en novembre 2022. En 2023, il est confronté à deux procès majeurs : les paiements à Stormy Daniels et les accusations de rétention de documents classifiés. Trump a nié toutes les accusations.
Un autre candidat, Ron DeSantis, a d’abord semblé être un concurrent sérieux. Il a collecté plus d’argent que Trump en 2022. Il a obtenu de bons résultats dans les sondages. En mai 2023, il a annoncé sa candidature lors d’une émission sur Twitter avec Elon Musk. Il promet de lutter contre le gauchisme. Il a récolté un million de dollars dès la première heure. Mais Trump a fait une grande différence dans les sondages. Dans FiveThirtyEight, Trump obtient 52 % et DeSantis 15 %. Après la victoire dans l’Iowa, DeSantis et Ramaswamy se sont retirés. Nikki Haley a résisté, mais sans succès ; après le Super Tuesday, elle s’est également retirée. Trump est devenu le candidat républicain présumé en mars 2024. Il a survécu à une tentative d’assassinat en juillet. Lors de la convention, il a annoncé que J.D. Vance était son candidat à la vice-présidence.
4.3. Tiers partis et candidats indépendants
4.3.1. Le parti libertarien
Le Parti libertarien a désigné Chase Oliver comme candidat à l’élection présidentielle de 2024. L’élection a eu lieu à la fin du mois de mai. Oliver s’était déjà présenté aux élections sénatoriales en Géorgie. Le Parti libertarien peut actuellement se présenter dans la plupart des États-Unis. Le parti peut concourir dans 37 États. Le nombre total d’électeurs dans ces États est de 380.
4.3.2. Le parti vert
La candidate du parti vert était Jill Stein. Elle a obtenu suffisamment de délégués en mai 2024. Jill Stein a déjà été la candidate du parti en 2012 et en 2016. Mme Stein, médecin, a siégé au conseil municipal de Lexington. La convention officielle du parti vert se tiendra à la mi-août. Selon les données du mois de juin, Mme Stein pourra se présenter dans 22 États. Ces États disposent d’un total de 273 délégués. Mme Stein pourra se présenter dans ces États à la fois en tant que candidate du parti vert et en tant que candidate indépendante.
4.3.3. Candidats indépendants et autres
De nombreux candidats issus de partis et d’opinions différents sont en lice pour les élections de 2024.
- Le Parti marxiste-léniniste pour le socialisme et la libération a désigné Claudia De la Cruz en septembre 2023. Sa colistière était Karina Garcia.
- Le célèbre universitaire Cornel West a suivi un processus intéressant. Il s’est d’abord présenté pour le People’s Party. Il est ensuite passé au Parti vert. Enfin, il a décidé de se présenter en tant que candidat indépendant. Il a choisi l’activiste californienne Melina Abdullah comme colistière.
- Randall Terry, candidat du Parti de la Constitution, a annoncé sa candidature en mars 2024. Il a été élu par le parti en avril. Il a désigné Stephen Broden comme vice-président. Il a trouvé du soutien dans l’Oregon. Mais les organisations du Nevada, de l’Utah et du Wyoming l’ont rejeté.
- Au sein de l’American Solidarity Party, Peter Sonski s’est distingué. Il annonce sa candidature en février 2023. Il a obtenu 52 % des voix lors de la primaire en ligne du parti. Il a gagné au premier tour du système de choix classé.
- Le Parti socialiste des travailleurs s’est appuyé sur le duo formé par Rachele Fruit et Dennis Richter. Ils se sont préparés à se présenter dans le Minnesota, la Louisiane, le New Jersey, Washington, le Vermont et le Tennessee.
- Parmi les candidats indépendants, certains noms sont intéressants : Shiva Ayyadurai, candidat au Sénat du Massachusetts, Johnny Buss, copropriétaire des Lakers, le musicien Joseph Foreman, alias Afroman, et l’auteur conservateur Taylor Marshall.
4.4. Retraits
Le parcours politique de Robert F. Kennedy Jr a connu des développements intéressants. Il est d’abord entré dans la course au sein du parti démocrate, puis a annoncé sa candidature indépendante en octobre 2023. Membre de la célèbre famille Kennedy et avocat spécialisé dans les litiges environnementaux, Kennedy Jr. est connu pour ses opinions controversées. Il s’est attiré un fort soutien de la part des électeurs mécontents de l’ordre politique existant. Dans les sondages réalisés à la fin de l’année 2023, il a obtenu le plus grand nombre de voix de tiers depuis 30 ans. Il est issu d’une famille au passé politique bien trempé : Son père est l’ancien procureur général et sénateur Robert Kennedy, et ses oncles sont l’ancien président John Kennedy et le sénateur Ted Kennedy. En mars 2024, il choisit Nicole Shanahan comme colistière, mais abandonne la course cinq mois plus tard.
L’aventure présidentielle de Kanye West est également remarquable. Il l’a d’abord signalée en novembre 2019 avec une blague. « En 2024, j’aurai créé tellement d’emplois que je n’aurai pas besoin de me présenter, je marcherai pour être président », a-t-il déclaré, suscitant des rires. Son équipe a décliné la demande d’informations de la Commission électorale fédérale, affirmant que M. West était encore indécis. M. West est officiellement devenu candidat en novembre 2022. Fait intéressant, l’ancien président a proposé à M. Trump un colistier. Il affirme que Trump a été surpris et l’a averti qu’il perdrait. Cependant, en octobre 2023, il a annoncé par l’intermédiaire de son avocat qu’il renonçait à l’investiture.
5. Tentatives d’assassinat de Trump
Donald Trump a fait l’objet de deux tentatives d’assassinat majeures. La première a eu lieu en Pennsylvanie le 13 juillet 2024. Lors d’un meeting de campagne près de Butler, un assaillant de 20 ans nommé Thomas Matthew Crooks a tiré huit coups de feu depuis le toit. La balle a effleuré l’oreille droite de Trump, causant des blessures légères. L’attaque a fait un mort et deux blessés graves. L’attaquant a été neutralisé par un tireur d’élite des services secrets. Malgré sa blessure, Donald Trump a fait preuve d’une grande résistance. Malgré son oreille qui saigne, il s’est levé et a scandé « fight ». Il a été hospitalisé par son équipe de sécurité et transporté dans le New Jersey pour y être soigné. Il s’agit de la première attaque réussie contre un président depuis que Reagan a été blessé en 1981. C’est également la première fois depuis 1972 qu’un candidat à la présidence est blessé lors d’une tentative d’assassinat. Les observateurs politiques ont vu dans cet incident le résultat d’une polarisation croissante.
La deuxième tentative a eu lieu en Floride. Le suspect, Ryan Wesley Routh, a été capturé sur le terrain où Trump jouait au golf. Routh, qui a été identifié comme un sympathisant ukrainien, s’est caché dans une zone boisée pendant 12 heures et avait planifié l’attaque depuis des mois. Les charges retenues contre Routh comprennent la tentative d’assassinat, la possession illégale d’une arme à feu, le port d’une arme dont le numéro de série a été retiré et l’agression d’un agent des services secrets. Le suspect, qui a déjà un casier judiciaire, risque jusqu’à 20 ans de prison pour les infractions liées aux armes et la perpétuité pour la tentative d’assassinat. Bien qu’il n’ait pas tiré avec son arme, des notes ont été retrouvées qui indiquent son intention de tuer Trump.
6. Comment se déroulent les élections ?
Le système d’élection présidentielle américain fonctionne différemment d’un vote populaire direct. Les élections sont organisées séparément dans chaque État et se déroulent selon le système du collège électoral. Lorsqu’ils votent, les citoyens élisent en fait des délégués qui représentent leur État. Ces délégués désignent ensuite le président et le vice-président. Le système comprend un total de 538 délégués et il est nécessaire d’atteindre au moins 270 délégués pour être élu président.
Le nombre de délégués de chaque État est déterminé proportionnellement à sa population. Dans tous les États, à l’exception du Maine et du Nebraska, la règle du « winner-take-all » s’applique. Cela signifie que le candidat qui remporte la victoire dans un État, même avec une très faible marge, gagne tous les délégués de cet État. Dans le Maine et le Nebraska, les délégués sont attribués en fonction de la part des voix. Les campagnes électorales se concentrent généralement sur les « swing states », les quelque 12 États dont l’issue est incertaine. Les autres États votent traditionnellement pour un parti donné.
Ce système peut parfois produire des résultats intéressants. En 2016, Hillary Clinton a obtenu 3 millions de voix de plus au niveau national, mais Donald Trump a été élu président parce qu’il a remporté plus de délégués. Cela montre qu’une majorité du vote national n’est pas toujours suffisante pour remporter la présidence.
7. Qui sera élu et quand les résultats seront-ils annoncés ?
Si la course à la présidence retient l’essentiel de l’attention lors des élections américaines, les électeurs élisent également les membres du Congrès, le corps législatif du pays. Tous les membres de la Chambre des représentants, la chambre basse du Congrès (435 personnes), seront réélus. Dans la chambre haute, le Sénat, les élections porteront sur 34 sièges. Actuellement, les républicains contrôlent la Chambre des représentants et les démocrates le Sénat. Cet équilibre est important car la Chambre des représentants a son mot à dire sur les questions budgétaires, tandis que le Sénat a son mot à dire sur les nominations de haut niveau. Les deux chambres peuvent contrôler les politiques du président et, si elles appartiennent à des partis différents, elles peuvent bloquer ses projets.
Les résultats des élections sont généralement annoncés le soir même, mais parfois, comme en 2020, le processus de dépouillement peut prendre plusieurs jours. Dans le cas d’un changement de président, la période entre l’élection et l’investiture est appelée « période de transition ». Au cours de cette période, une nouvelle équipe dirigeante est formée et des nominations ministérielles sont effectuées. Le nouveau président prend officiellement ses fonctions en janvier lors d’une cérémonie de prestation de serment devant le Capitole à Washington.